Le dépistage du cancer de la prostate

Pourquoi et Comment ?

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme en France. Avec environ 50 000 nouveaux cas par an et près de 8 000 décès, il représente un enjeu majeur de santé publique. Pourtant, grâce aux avancées de la médecine, un dépistage précoce permet d’améliorer considérablement la prise en charge et d’augmenter les chances de guérison. Dans cet article, nous allons aborder les raisons du dépistage, les méthodes existantes, les recommandations actuelles et les controverses qui entourent cette question, afin de vous fournir une information claire et accessible.

depistage cancer prostate

1. Comprendre le cancer de la prostate

Qu’est-ce que la prostate ?

La prostate est une glande de l’appareil génital masculin située sous la vessie et entourant l’urètre, le canal qui permet l’évacuation de l’urine. Son rôle principal est de produire une partie du liquide séminal, qui nourrit et transporte les spermatozoïdes.

prostate

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate se développe lorsque certaines cellules de la glande deviennent anormales et prolifèrent de manière incontrôlée. Il s’agit souvent d’un adénocarcinome, une tumeur qui évolue généralement lentement, mais qui peut dans certains cas devenir agressive et se propager à d’autres organes.

Quels sont les facteurs de risque ?

Certains facteurs augmentent le risque de développer un cancer de la prostate :

  • L’âge : Le risque augmente après 50 ans et atteint un pic après 65 ans.

  • Les antécédents familiaux : Avoir un père ou un frère atteint double le risque.

  • L’origine ethnique : Les hommes d’origine africaine et caribéenne sont plus exposés.

  • Les facteurs environnementaux et alimentaires : Une alimentation riche en graisses animales et pauvre en fruits et légumes pourrait jouer un rôle.

 

2. Pourquoi se faire dépister ?

Le dépistage du cancer de la prostate a pour objectif de détecter la maladie à un stade précoce, avant l’apparition de symptômes. En effet, dans ses premières phases, ce cancer est souvent silencieux et ne provoque aucun signe.

Un dépistage précoce permet :

  • Une prise en charge plus efficace : Plus un cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées.

  • Des traitements moins lourds : Une détection précoce permet parfois d’éviter des traitements agressifs et leurs effets secondaires.

  • Une surveillance active : Certains cancers peu agressifs peuvent être simplement surveillés, évitant ainsi des traitements inutiles. L’agressivité des cancers est définie par le grade ISUP, disponible sur l’anatomopathologie des biopsies. Communément la surveillance active était réservée aux grade ISUP 1, mais de plus en plus d’études montrent l’innocuité de la surveillance active pour certains cancers de la prostate ISUP 2.

Cependant, le dépistage n’est pas systématique, et il existe un débat sur son utilité pour tous les hommes. C’est pourquoi les recommandations varient en fonction du profil de chaque patient.

3. Quelles sont les méthodes de dépistage ?

Le dépistage repose sur deux examens principaux :

Le dosage du PSA (Antigène Prostatique Spécifique)

Le PSA est une protéine produite par la prostate. Son dosage dans le sang permet d’évaluer le risque de cancer.

  • Un taux de PSA normal est généralement inférieur à 4 ng/mL, mais il peut varier en fonction de l’âge et du volume prostatique.

  • Un taux élevé peut être lié à un cancer, mais aussi à d’autres affections bénignes comme une hypertrophie bénigne de la prostate ou une infection urinaire.

Le toucher rectal

Cet examen permet au médecin d’évaluer la taille, la consistance et la texture de la prostate. Une prostate dure, irrégulière ou présentant des nodules peut être suspecte. Le toucher rectal n’évalue que la face postérieure de la prostate mais est indispensable en cas de doute.

L’IRM prostatique

Elle permet de repérer des lésions suspectes et de mieux cibler les biopsies.

Si l’un de ces examens révèle une anomalie, d’autres investigations sont nécessaires.

4. Que se passe-t-il en cas d’anomalie ?

Si le PSA est élevé ou si le toucher rectal est suspect, une IRM prostatique est réalisée. Celle-ci pourra déterminer si des biopsies prostatiques sont nécessaires. En cas d’IRM anormale, des biopsies de prostate seront réalisées, le plus souvent aléatoires et ciblées sur la ou les lésion(s) visualisée(s) à l’IRM. En cas d’IRM normale, la densité de PSA ou la persistance d’une élévation du PSA peuvent motiver les biopsies.

Les biopsies de prostate

Les biopsies de prostate sont indispensables pour confirmer ou infirmer la présence d’un cancer. Elles consistent à prélever de petits fragments de tissu prostatique à l’aide d’une aiguille fine sous guidage échographique. Ces prélèvements sont ensuite analysés au microscope pour déterminer s’il existe des cellules cancéreuses.

Les différents types de biopsies

  • Biopsies systématiques : Elles consistent à réaliser une série de prélèvements (généralement 12) de manière standardisée, sans ciblage précis, à l’aide d’une échographie transrectale.

  • Biopsie ciblée par fusion IRM : Une méthode plus avancée qui permet de cibler précisément les zones suspectes détectées à l’IRM multiparamétrique de la prostate.

Les biopsies ciblées avec le système Koelis

Le Koelis est un système de biopsie de prostate par fusion IRM/échographie qui permet d’améliorer la précision du diagnostic. Il fonctionne en fusionnant en temps réel les images obtenues par IRM avec l’échographie effectuée lors de la biopsie. Cette technologie permet :
– De cibler avec une grande précision les lésions suspectes identifiées à l’IRM.
– De réduire le nombre de prélèvements inutiles et d’améliorer le taux de détection des cancers cliniquement significatifs.
– D’optimiser le suivi des patients, notamment en cas de surveillance active.

koelis biopsie

En fonction des résultats, différentes stratégies peuvent être proposées :

  1. Surveillance active : En cas de cancer peu agressif, un suivi régulier est mis en place sans traitement immédiat.

  2. Traitement curatif : Si le cancer est localisé et potentiellement évolutif, des options comme la chirurgie (prostatectomie), la radiothérapie ou la curiethérapie peuvent être proposées.

  3. Traitement palliatif : En cas de cancer avancé, des traitements visent à ralentir l’évolution et à améliorer la qualité de vie.

5. Qui doit se faire dépister et à quel âge ?

Les recommandations de dépistage varient selon les organismes de santé. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) ne recommande pas un dépistage systématique, mais un dépistage ciblé selon le profil du patient.

Les recommandations actuelles :

  • À partir de 50 ans pour les hommes sans facteur de risque.

  • Dès 45 ans pour ceux ayant des antécédents familiaux ou étant d’origine africaine ou caribéenne.

  • Pas de dépistage systématique après 80 ans, sauf cas particuliers. Cet âge évolue en permanence car il dépend surtout de l’espérance de vie.

Le dépistage doit toujours être discuté avec un médecin, qui informera le patient des bénéfices et des risques.

6. Dépistage : quels sont les risques et controverses ?

Le dépistage du cancer de la prostate fait débat car il n’est pas sans inconvénients :

  • Faux positifs : Un taux de PSA élevé ne signifie pas toujours qu’il y a un cancer, ce qui peut entraîner des examens inutiles et de l’anxiété.

  • Surdiagnostic : Certains cancers détectés n’auraient jamais évolué ni mis la vie en danger, mais leur découverte entraîne parfois des traitements inutiles.

  • Effets secondaires des traitements : La chirurgie et la radiothérapie peuvent provoquer des troubles urinaires, sexuels ou digestifs, affectant la qualité de vie.

C’est pourquoi la décision de se faire dépister doit être prise au cas par cas, après discussion avec un professionnel de santé.

7. Conclusion : faut-il se faire dépister ?

Le dépistage du cancer de la prostate est une question complexe qui dépend du profil de chaque patient. Il permet de détecter la maladie à un stade précoce et d’optimiser les chances de guérison, mais il peut aussi entraîner des diagnostics inutiles et des traitements lourds.

Si vous êtes un homme de plus de 50 ans (ou 45 ans avec des facteurs de risque), il est essentiel d’en parler avec votre médecin. Un dialogue éclairé vous permettra de faire un choix adapté à votre situation et à vos préférences.

Le dépistage n’est pas une obligation, mais une opportunité : celle d’anticiper, de comprendre et de décider en toute connaissance de cause.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à prendre rendez-vous sur Doctolib ou par téléphone au 01 81 80 04 26 pour Paris, ou au 01 34 20 96 96 pour Osny.

logo doctolib

Prenez rendez-vous facilement

Pour votre confort, je vous invite à prendre rendez-vous directement en ligne via ma page Doctolib ou à me contacter par téléphone :

  • Osny : 01 30 75 63 01
  • Paris : 01 81 80 04 26
Prendre rendez-vous sur Doctolib