Qu’est-ce qu’un calcul rénal ?
Un calcul rénal est une petite masse solide formée à partir de cristaux qui se développent dans les reins ou dans les voies urinaires. Il s’agit d’une maladie des urines concentrées : lorsque certaines substances comme le calcium, l’oxalate, ou l’acide urique sont trop concentrées dans les urines, elles peuvent précipiter et former des cristaux. Ces cristaux s’agrègent ensuite pour former un calcul.
On distingue plusieurs types de calculs selon leur composition chimique :
- Calculs d’oxalate de calcium : les plus fréquents.
- Calculs de phosphate de calcium : souvent liés à une hyperparathyroïdie.
- Calculs d’acide urique : fréquents chez les personnes souffrant de goutte ou d’obésité.
- Calculs de struvite : associés à des infections urinaires chroniques.
- Calculs de cystine : rares, d’origine génétique.
Quels sont les symptômes d’un calcul rénal ?
Le symptôme typique est la colique néphrétique, considérée comme l’une des douleurs les plus intenses ressenties par l’être humain. Elle se manifeste par :
- une douleur aiguë dans le dos ou le flanc, irradiant vers l’aine ou les organes génitaux
- des nausées, voire des vomissements
- une agitation due à l’impossibilité de trouver une position antalgique
- du sang dans les urines (hématurie)
- parfois des troubles urinaires : brûlures, difficulté à uriner
Dans d’autres cas, les calculs peuvent être découverts fortuitement à l’imagerie, en l’absence de symptômes.
Que faire en cas de crise de colique néphrétique ?
1. Consulter rapidement
Une douleur violente du flanc impose une consultation en urgence. Une obstruction prolongée peut mettre en danger le rein.
2. Soulager la douleur
Les antalgiques et les anti-inflammatoires (AINS) sont les traitements de première intention. En cas de douleur intense, une prise en charge hospitalière avec morphine peut être nécessaire.
3. Réaliser un bilan d’imagerie
Le scanner abdomino-pelvien sans injection est l’examen de référence. Il permet de localiser le calcul, d’évaluer sa taille, sa position et ses conséquences sur le rein.
4. Adapter le traitement selon la taille du calcul
- Moins de 5 mm : 90 % s’éliminent spontanément.
- 5 à 10 mm : élimination possible, mais surveillance étroite.
- Plus de 10 mm : intervention chirurgicale endoscopique souvent nécessaire.
L’urologue peut prescrire un alpha-bloquant pour faciliter l’élimination.
Quels traitements si le calcul ne part pas spontanément ?
Si le calcul persiste, ou si la douleur est mal contrôlée, plusieurs techniques sont disponibles :
1. Lithotripsie extracorporelle (LEC)
Il s’agit de l’utilisation d’ondes de choc focalisées pour fragmenter le calcul à travers la peau. C’est une technique non invasive, adaptée aux petits calculs situés dans le rein ou le haut de l’uretère. Cette technique se fait de moins en moins grâce aux avancées technologiques de l’urétéroscopie.
2. Urétéroscopie souple ou rigide
Cette intervention consiste à introduire une caméra dans l’uretère et à remonter jusqu’au calcul pour le fragmenter au laser (laser Holmium ou Thulium) ou l’extraire à l’aide d’une pince.
3. Néphrolithotomie percutanée (NLPC)
Réservée aux calculs volumineux (> 2 cm), elle nécessite une ponction directe du rein sous anesthésie générale, permettant d’introduire des instruments et de fragmenter le calcul. Cette technique invasive se fait de moins en moins grâce aux avancées technologiques de l’urétéroscopie.
4. Pose de sonde JJ
En cas d’infection ou d’obstruction sévère, une sonde est parfois posée pour drainer l’urine et soulager le rein, en attendant le traitement définitif. Cette sonde est posée systématique après traitement du calcul pour quelques jours.
Comment prévenir les calculs rénaux ?

La prévention repose sur des mesures hygiéno-diététiques simples, à adapter selon le type de calcul formé :
1. Boire suffisamment d’eau
C’est la règle d’or. L’objectif est de produire au moins 2 litres d’urine par jour. L’eau est la meilleure boisson. Il est conseillé de répartir les apports dans la journée, y compris le soir.

2. Réduire la consommation de sel
Un excès de sel augmente l’élimination urinaire de calcium, favorisant les calculs calciques.
3. Maintenir un apport alimentaire équilibré en calcium
Le calcium alimentaire, issu des produits laitiers, est protecteur. Paradoxalement, sa suppression favorise la formation de calculs d’oxalate.
4. Limiter les apports en protéines animales
Les régimes trop riches en viande favorisent l’acidité urinaire, l’élimination de calcium et la production d’acide urique.
5. Éviter les aliments riches en oxalate
En cas de calculs d’oxalate de calcium : chocolat noir, rhubarbe, épinards, betteraves, thé noir sont à consommer avec modération.
6. Adapter le régime selon les résultats d’un bilan métabolique
Un bilan urinaire des 24 heures permet d’identifier un trouble métabolique (hypercalciurie, hyperoxalurie, hyperuricurie, etc.) et d’adapter les conseils.
7. Activité physique régulière
Elle favorise l’élimination des toxines et réduit certains facteurs de risque métabolique (surpoids, diabète).
Quand consulter un urologue ?
Il est conseillé de consulter un spécialiste :
- après un premier épisode de calcul rénal
- en cas de récidive ou d’antécédents familiaux
- si le calcul est volumineux, obstructif ou infecté
- pour réaliser un bilan étiologique et éviter les récidives

