Les traitements de l’adénome de la prostate

Quelles options selon chaque patient ?

L’adénome de la prostate, aussi appelé hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), est une affection fréquente chez l’homme à partir de 50 ans. Elle se caractérise par une augmentation du volume de la prostate, qui peut entraîner des troubles urinaires gênants : besoin fréquent d’uriner, jet urinaire faible, impression de ne pas vider complètement sa vessie, ou encore réveils nocturnes pour aller aux toilettes. Heureusement, plusieurs solutions existent pour soulager ces symptômes. Le choix du traitement dépend de la gêne ressentie, du volume de la prostate, des préférences du patient et de son état de santé général.

1. Le traitement médicamenteux : une première approche simple et efficace

Dans la majorité des cas, le traitement débute par une prise en charge médicamenteuse. Ces traitements sont généralement bien tolérés et permettent d’atténuer les symptômes sans recourir à un geste invasif.

Les plantes médicinales

Certains extraits de plantes comme le palmier nain (Serenoa repens) sont parfois utilisés, mais leur efficacité reste modeste et variable selon les études. Ils peuvent être envisagés dans des formes légères d’HBP.

Les alpha-bloquants

Ce sont les médicaments les plus fréquemment prescrits. Ils agissent en relaxant les muscles du col de la vessie et de la prostate, facilitant ainsi le passage de l’urine. L’effet est rapide, souvent en quelques jours. Les plus connus sont la tamsulosine, l’alfuzosine ou la silodosine. Les principaux effets secondaires peuvent inclure une tension artérielle basse ou une éjaculation rétrograde (lors de l’orgasme, le sperme remonte dans la vessie au lieu de sortir par l’urètre – sans danger mais potentiellement gênant).

Les inhibiteurs de la 5-alpha réductase

Ces médicaments (finastéride, dutastéride) réduisent le volume de la prostate en bloquant l’action d’une hormone impliquée dans sa croissance. Ils sont surtout efficaces lorsque la prostate est volumineuse (plus de 40 ml). Le délai d’action est plus long (plusieurs mois) mais les effets sont durables. Les effets secondaires peuvent inclure une baisse de la libido, des troubles de l’érection et une diminution du volume de l’éjaculat, parfois irréversibles, ce qui en font une classe médicamenteuse de moins en moins prescrite.

2. Les traitements alternatifs : des techniques mini-invasives innovantes

Lorsque les médicaments sont inefficaces ou mal tolérés, et avant d’envisager une chirurgie, des traitements dits « alternatifs » peuvent être proposés. Ces méthodes, moins invasives que la chirurgie classique, sont généralement réalisées en ambulatoire et entraînent peu de complications.

Le système Urolift®

Cette technique consiste à insérer de petits implants qui tirent la prostate sur les côtés, libérant ainsi le canal urinaire. L’avantage principal de l’Urolift est la préservation de la fonction sexuelle, notamment de l’éjaculation. Elle est réservée aux prostates de taille modérée et ne présentant pas de lobe médian développé. L’intervention est rapide (15 à 30 minutes), sous anesthésie générale. Les études montrent une efficacité de l’ordre de 95% de cette technique, avec une augmentation du débit mictionnel, sans effets secondaires d’ordre sexuel.

La méthode Rezum®

Rezum utilise de la vapeur d’eau injectée dans la prostate pour en réduire le volume. La chaleur libérée détruit les cellules prostatiques, ce qui diminue la taille de la glande au fil des semaines. L’intervention dure environ 15 minutes, avec une sonde urinaire pendant quelques jours. Les effets apparaissent progressivement en 1 à 2 mois. Cette technique convient bien aux patients souhaitant éviter une chirurgie plus lourde.

Rezum

L’embolisation des artères prostatiques

Cette procédure, réalisée par un radiologue interventionnel, consiste à obstruer sélectivement les artères qui irriguent la prostate, entraînant une réduction de son volume. L’embolisation est indiquée principalement chez les patients présentant des contre-indications à la chirurgie. Elle se fait sous anesthésie locale, sans incision, mais demande un plateau technique spécialisé. Les résultats sont variables, mais un recul à long terme est encore nécessaire.

3. Le traitement chirurgical : des solutions adaptées à chaque cas

Lorsque les symptômes sont importants, que le traitement médical a échoué ou qu’il existe des complications (rétention urinaire, infections à répétition, calculs…), un traitement chirurgical est proposé. Plusieurs techniques existent, en fonction de la taille de la prostate, de l’âge du patient et des ressources disponibles.

La résection transurétrale de la prostate (RTUP)

C’est l’intervention de référence pour les prostates de petite à moyenne taille. Réalisée par les voies naturelles, elle consiste à « gratter » l’adénome à l’aide d’une anse électrique. L’hospitalisation dure en général 2 à 3 jours. Une sonde urinaire est laissée en place pendant 1 à 2 jours. Les résultats sont très bons sur les symptômes urinaires. Des effets secondaires peuvent survenir : éjaculation rétrograde dans environ 60 à 70 % des cas, et des saignements.

La chirurgie au laser (HoLEP ou ThuLEP)

Ces techniques plus récentes utilisent un laser (holmium ou thulium) pour vaporiser ou découper l’adénome, qui est ensuite fragmenté et retiré par les voies naturelles. Elles permettent de traiter des prostates plus volumineuses que la RTUP, avec un saignement moindre. L’intervention est un peu plus longue mais le patient récupère rapidement. Ces techniques nécessitent un matériel spécialisé et une courbe d’apprentissage pour les chirurgiens. L’éjaculation rétrograde est fréquente, mais la fonction érectile est généralement préservée.

L’adénomectomie par voie ouverte ou robot-assistée

En cas de très gros adénome (souvent > 150 g), une chirurgie plus classique peut être nécessaire. Elle consiste à ouvrir la vessie ou la prostate pour retirer directement l’adénome. Cette opération peut être réalisée par voie ouverte ou par voie mini-invasive (laparoscopie ou robot). Elle est plus lourde, avec une hospitalisation d’environ 5 jours, mais très efficace. Elle est réservée aux très volumineuses prostates, en échec des autres traitements.


Conclusion

L’adénome de la prostate n’est pas une maladie grave, mais ses symptômes peuvent altérer significativement la qualité de vie. Heureusement, les options thérapeutiques sont nombreuses et adaptées à chaque profil de patient. Un simple traitement médicamenteux peut suffire, mais des solutions alternatives ou chirurgicales existent pour les cas plus avancés. Le plus important est d’en parler à son médecin ou à un urologue, afin d’évaluer les bénéfices et les risques de chaque approche, et de choisir ensemble la meilleure stratégie. Si vous êtes atteints d’un adénome prostatique, n’hésitez pas à consulter en prenant un rendez vous sur Doctolib ou par téléphone au 01 30 75 63 01 (Osny) ou au 01 81 80 04 26 (Paris).

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